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Le russe devait passer la soirée en compagnie de son meilleur ami Brice ce soir. Il était plutôt ravi de ce moment entre eux, la première fois depuis qu'ils s'étaient retrouvés à Exeter tous les deux. Un moment de détente. Sans prise de tête. Ça ne pourrait pas lui faire de mal, surtout après l'assassinat de son paternel. C'était un crime qu'il avait du mal à accepter, même si à ses yeux il était justifié. Son action avait permis de s'assurer la survie d'Arizona. La sienne également. Il pensait que ce geste lui permettrait de mettre définitivement ses problèmes avec la mafia russe derrière lui. Foutaise. Comme si être hanté par son meurtre ne suffisait pas. Non il fallait que l'ancien bras droit de son père vienne lui aussi pour le courtiser. Essayer de lui retourner le cerveau afin qu'il suive le chemin tracé par son géniteur. Qu'il embrasse la cause. S'occupe de la famille. Comme si garder des secrets lui avaient bien réussi jusqu'à là, Aleks continue. Il n'a pas parlé de la présence de Vladimir en ville à Brice, et encore moins à Arizona. Et surtout il ne leur a pas expliqué qu'il était arrivé jusqu'à lui parce qu'il est tout simplement incapable de se détacher de son trafic, et ça peu importe ses promesses. C'est plus fort que lui. Le pouvoir, le danger. Ce soir il a juste envie de penser à autre chose. Reprendre le cours de sa vie. Passer un bon moment avec son pote. Ils en avaient des choses à rattraper tous les deux, ils s'en étaient passé des choses dans leurs vies respectives depuis que le boxeur avait quitté Santa Monica en Janvier.

Ça lui avait foutu un coup, ce mec c'était son âme-soeur, sa personne. Sa première rencontre après sa fuite, la plus importante. Si le barbu était passé à côté du gamin paumé qu'il était sans se retourner ils n'en seraient pas là aujourd'hui. Ils étaient faits pour se trouver. S'il est ravi de sa cohabitation avec Arizona, et ça malgré les petites tensions qui peuvent exister depuis leur arrivée en ville à cause des actes commis par le jeune homme. Il lui arrive parfois de regretter de ne plus vivre avec Brice, et ça alors même que leurs appartements ne soient éloignés que de quelques portes. A croire qu'ils ne supportent pas être trop éloignés l'un de l'autre. Même pas besoin de prévenir sa compagne, leur ami avait déjà un envoyé un message. Ce dernier ne pouvait trahir le caractère de l'Écossais. En rentrant après sa journée il passe tout de même chez lui afin de prendre une douche, se changer. Et surtout récupérer les bières qu'il avait achetées un peu plus tôt. Après un baiser il quitte les lieux pour aller frapper à la porte de l'appartement de Brice. « Soirée entre couilles donc? » Il attend même que son pote lui donne l'autorisation, il rentre dans l'appartement se rendant dans la cuisine pour remettre les bières au frais, tout en prenant soin d'en garder deux de sorties. Décapsuler, il en une amie à son acolyte avant d'aller se poser sur le canapé. « J'espère que t'as prévu de la bouffe, j'suis pas très pute. » Il plaisante, prenant soin de rappeler les propos qu'il avait utilisés lorsqu'il avait averti l'Australienne de la soirée qu'ils allaient passer tous les deux. Portant sa bière à ses lèvres, il a le regard posé sur son ami. « T'as cassé des culs dernièrement? » Aleks a toujours pris soin de s'intéresser à la carrière de Brice. Il était impressionnant, et avait un sacré crochet. Le ring finira par avoir sa peau. Ça ou la coke.

F L A S H B A C K - fin mai deux mille vingt ; vieille maison abandonnée à l'écart de santa monica.

Il sait que la situation allait finir par se produire. La seule issue après sa tentative désespérée de se sauver grâce à son géniteur. Aleks il a conscience de son erreur. Trop tard. Il était la seule personne à blâmer dans cette histoire. Maintenant il ne pouvait qu'espérer qu'il arriverait à temps. Que sa compagne serait toujours saine et sauve. Le problème c'est qu'il connaît Stanislav que trop bien. Il sait qu'Arizona est le vulgaire appât qui le ramènera vers lui. Qu'il se sert de la personne à qui il tient le plus pour tenter de le récupérer dans ses filets. Tout comme il sait que l'issue sera loin d'être positive. Cette rencontre finira dans un bain de sang, c'était certain. Seuls les noms des victimes demeuraient un mystère. Il refuse que celui d'Arizona soit sur sa liste. Impossible que l'histoire ne se répète. Il finirait au fond du gouffre. La seule pensée qui peut le rassurer un peu en ce moment c'est que Brice se trouve à des milliers de kilomètres. Hors de l'emprise de son père. Et loin du danger qu'il peut représenter. Au moins une personne était sauve. Son esprit ne cesse de divaguer alors qu'il est en chemin, réfléchissant à la tournure que pourrait prendre la situation. Essayant surtout de chasser Arizona de ses pensées. Il avait besoin d'être concentré, de trouver un moyen de la sortir d'affaire. Et sachant que la personne qu'il s'apprêtait à affronter était prête à tout, c'est armé qu'il allait le rejoindre. Comme si éviter de penser à Arizona ne suffisait pas, il fallait que les images de Maïa viennent se bousculer dans sa tête. Son passé et son présent se troublant alors que sa moitié lui fasse. Son visage trahissant les coups qui lui avaient été assignés par son paternel et ses hommes de main. Il devrait la jouer fine, ne pas donner dans la provocation, seulement c'est plus fort que lui. Surtout alors que l'homme qui lui fait semble jubiler de la situation. Jubiler de ce déjà-vu.

Et alors que la joute verbale commence il serre les dents et les poings quand son père n'hésite pas à frapper la jeune femme à ses pieds. Une piqure de rappel pour le russe, l'envie de lui montrer qui commande. « Tu crois que c'est le bon moment pour lâcher un "je te l'avais dit" ? » Aleks ne peut s'empêcher de froncer les sourcils quand l'Australienne ouvre enfin la bouche. Il faut croire que son père est tout aussi surpris que lui de la voir s'exprimer. « Sérieusement? Et toi tu crois que c'est le bon moment pour une scène de ménage? » Tout en parlant il regarde alors discrètement dans la pièce il essaye de savoir s'il doit s'attendre à plus de monde, ou si le chef de famille à congédier les autres pour une réunion en petit comité. « Tuer Maïa m'a fait fuir le pays tu penses que ça sera différent si tu la tues elle? J'ai recommencé ma vie une fois, j'aurais pas de mal à le refaire. » Posant son regard sur celui qui était a l'origine de tous ses malheurs. Ne loupant pas le rictus qui se dessine sur ses lèvres. « Je ne dirais pas que répandre sa cervelle n'a servi à rien. Ça aura eu le mérite de te faire perdre ton intégrité, tu es juste trop faible.  » Il marquait un point, le jeune homme avait fini par emprunter la voie qui le mènerait tout droit vers le côté obscur. Aucun retour en arrière possible? Il ne voulait pas y croire. Pas de sang sur les mains, il lui fallait juste arrêter ses conneries. Cette fois c'est des lèvres du fils que s'échappe un léger rire. « Parce que j'agis pas comme toi en tuant le premier venu? » Nouveau coup. A croire qu'il était impossible pour lui de poser des questions. Du moins celles qui ne plairaient pas à son père. « Parce que je dois nettoyer après toi, j'aurais pu croire qu'après une tentative de meurtre à ton encontre tu te serais vengé. » Voilà pourquoi il n'était pas tout de suite intervenu dans sa vie après son appel. Il était bien trop occupé à faire souffrir celui qui avait eu le malheur de pointer une arme sur sa progéniture. Celui qui avait sûrement dû se contenter de suivre les ordres devait désormais reposer six pieds sous terre, non sans avoir été mutilé avant.

Le voilà de nouveau a la case départ. Celui qui pensait mettre un point final à ses mensonges, a son trafic après avoir assassiné son père. Mais non. La pression sur la gâchette avait permis le départ de la balle, pas le retour à une vie normale. La seule différence c'est qu'Aleks doit apprendre à vivre avec son crime. Peu importe à quel point cette personne était odieuse, il n'en a pas moins ôté une vie. Il essaye. Il veut bien faire, aider les autres. Embrassant une carrière pour devenir pompier. Cependant, une fois la nuit tombée, et lorsque ses gardes lui permettent d'aller vendre un peu. Concernant ses affaires nocturnes il a pas trop de soucis à se faire. Après avoir réussi à monter un vrai business à Santa Monica, il n'a pas mis trop longtemps pour recommencer ici à Exeter, ayant ainsi l'oeil sur trois personnes. Dans un sens il a muri, et il espère avoir appris de ses erreurs. Il est notamment beaucoup plus observateur qu'avant, que ce soit pour la clientèle ou les alentours. Hors de question qu'un nouveau flic lui tombe dessus. C'est peut-être ce qu'il lui fallait, le moyen de mettre un point final à sa carrière illégale. C'était toujours mieux que de finir six pieds sous terre. Pris au piège dans ce cercle vicieux. Incapable de lâcher prise. A croire que les gènes de son père lui dictent sa conduite, forcé de suivre cette voie dans le côté obscur. Sujet sur lequel il préfère fermer les yeux, persuadé qu'un jour il pourra enfin laisser tout ça derrière lui. Prends réellement un nouveau départ, chose qu'il avait voulu avec Arizona en déménageant.

Vendeur de rêve en tout genre, il a vu au fil des ans à quel point l'addiction peut détruire quelqu'un. Ce manque, ce que ses clients sont parfois prêts a lui promettre juste pour récupérer la dose nécessaire à leur bonheur. Ce qui l'avait sûrement permis de ne jamais flancher, et ça même si la mort de Maïa lui avait donné toutes les raisons de craquer. Chercher un peu de réconfort. Un moyen de s'évader. Quoi qu'il en soit, aujourd'hui il est de sortie, trainant dans ce parc, Bamford Edge, lieu qui avait fini par devenir son endroit de prédilection. Le point de rencontre des camés. L'endroit où il faut être au moment du rush, de façon a enchaîné les clients. « si tu as du tramadol, ou un équivalent plus fort. pas de fentanyl ou de trucs comme ça. il faudrait que je prenne huit pilules si possible. » L'endroit où il faut être au moment du rush, de façon a enchaîné les clients. Ce type il a déjà plusieurs fois, les trois quarts du temps c'est comme ça. Le type se présente, fait sa demande, quant au russe, il sort la came, réclame l'oseille. Puis il enchaîne. C'est d'ailleurs ce qu'il pense faire alors qu'ils échangent argent contre pilules. « Huit pilules de tramadol pour toi. » Seulement personne ne reprend le cours de sa vie, il est toujours là devant lui. Alors Aleks il attend une nouvelle commande, peut-être pour une connaissance, pas de mélange de fric. Il suppose, mais voilà qu'il se goure sur toute la ligne. « j'ai une question aussi, ça va paraître super bizarre, mais j'ai besoin de savoir. j'ai un ami de longue date que j'ai vu traîner ici vraiment pas bien, blanc, cheveux bruns mi-longs et un peu bouclés, un mètre quatre-vingt je dirais, il prend quoi? » Les traits du russe se durcissent alors que son regard sans même qu'il ne puisse le contrôler se déposer sur la photo du gamin dont il parle. Il le reconnaît. De son point de vue, il est tout aussi paumé que les autres qui viennent le voir. Seulement il a un air de déjà vu. Il aime pas qu'on lui pose des questions, la dernière fois ça ne s'est pas bien terminé pour lui. Il avait fini au poste, et avait dû appeler son père à la rescousse, ramenant ce monstre dans sa vie. « Qui te dit qu'il prend des trucs, et si c'est le cas en cas ça te concerne toi? » Les questions se bousculent dans sa tête. Est-ce qu'il se serait fait berner par un indic? L'enseignement de son paternel lui avait pourtant donné les moyens de reconnaître, les flics, les balances. Il attend. Guettant les moindres mouvements du jeune homme qui lui fait face.

Aleks il avait besoin de ça d'un moment entre mecs, sans prise de tête. Et puis surtout ça leur permettrait de se retrouver ils n'avaient pas vraiment eu l'occasion de le faire depuis qu'ils étaient ensemble. Ces soirées à boire des bières sur le canapé ça lui manque. Cependant il fallait grandir, ils ne pouvaient pas rester en colocation indéfiniment, enfin les connaissant peut-être, mais pas sûr que Arizona aurait apprécié. Ils avaient connu des hauts et des bas, tel un vieux couple, mais rien ne pourrait jamais réellement les séparer. Chacun comptant bien trop dans la vie de l'autre. Un pilier nécessaire. La seule personne de son entourage qui se rapprochait le plus de la famille. Pour Brice il serait capable de tout, que soit de la simple broutille jusqu'à l'alibi. Le russe il n'avait juste pas pu refuser cette soirée. Pas de prise de tête, juste de la bière et des plaisanteries. Il le connaît son pote, il sait qu'il faudra pas grand-chose pour le lancer. Y avait qu'a voir le message que sa compagne avait reçu pour la prévenir de cette soirée. Du Brice tout craché. Elle n'avait d'ailleurs émis aucune objection, même pas besoin de donner de quelconque recommandation. Elle les connaît, elle sait que c'est inutile. Ils avaient juste besoin de traîner.

Aleks il est chez Brice chez lui, et inversement. Entre eux ça sera toujours comme ça, jusqu'à la fin. La mort pour les séparer. « si tu veux on peut même se les comparer. » Un rire s'échappe des lèvres du russe, son ami était déjà lancé, en même temps c'était comme ça qu'il l'aimait. Sans filtre. « ou les peser pour voir qui a la paire la plus lourde? si c’est les tiennes, faudrait s’poser des questions. » Il secoue la tête alors qu'il range les bières dans le frigo, avant d'en ouvrir deux et de reporter son attention sur l'Écossais. « T'sais que ça a rien a voir avec l'âge? Tu serais déçu, faudrait attendre encore un peu pour qu'elles soient ramolli comme les tiennes. » Il le charrie, il aime ça, entre eux c'était de bonne guère, ça faisait partie de leur relation fraternelle. Tous les deux s'adonnant à une de leurs activités préférées, s'affaisser sur le canapé. « après j’ai jamais précisé que les putes te seraient destinées. » Portant sa bière a ses lèvres, il détourne le regard en direction de son ami. « Et quoi tu m'as fais venir pour filmer? Quelle horreur! » Il feint une grimace tout en secouant une nouvelle fois la tête. Clairement il n'avait aucune envie de mater son pote, ni même de l'imaginer. « j’ai commandé des pizzas. elles vont pas tarder à arriver normalement. » Il préfère ça, et de loin. En attendant le russe il pose une question à son ami, et il sait qu'avec la tournure de sa question, la perche va être saisie. La connerie il la veut, il en a besoin. Le rictus du boxeur lui fait déjà comprendre qu'il la saisit. « bah figures-toi que pas plus tard qu’hier soir j’en ai démonté un. j’peux te dire qu’elle a eu du mal à marcher après. un bon p’tit cul comme je les aimes. » Il ne peut s'empêcher de rire en le regardant écarter les mains, histoire d'apporter un peu de visue. Il secoua alors une nouvelle fois la tête avant de porter une nouvelle fois sa bière à ses lèvres. « J'espère que t'auras au moins eu le mérite de la ramener chez elle dans ce cas. » Il secoua alors une nouvelle fois la tête avant de porter une nouvelle fois sa bière à ses lèvres. Brice c'était pas vraiment le genre à offrir les croissants et le café à sa conquête de la veille. « En vrai, et je sais que tu l'as compris, je parlais de ta carrière. » Il le connaît comme sa poche, et il sait qu'au-delà de cette perche tendue, Brice il sait que son pote se souciait de sa carrière professionnelle, c'était le cas depuis le jour de leur rencontre, et ce n'était pas près de changer. Appréhendant constamment qu'il s'agisse du combat de trop.

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Aleks il en revient pas que sa compagne soit en train de lui faire une scène. Désireuse de montrer qu'elle avait raison au sujet de son paternel, et que le coup de fil qu'il avait passé il y a de ça plusieurs semaines avait bel et bien ramené ce monstre dans sa vie. Clairement le russe il avait assez de soucis comme ça pour le moment sans qu'elle n'en rajoute une couche. Encore moins alors qu'il se faisait tous les scénarii possibles en tête. Essayant de trouver une issue où son père n'aurait pas gain de cause, et où Arizona serait saine et sauve. « C'est un peu le moment ou jamais j'ai l'impression. » Il fronce légèrement les sourcils alors qu'il pose enfin le regard sur celle qui partage sa vie. « Raconte pas de connerie t'auras tout le loisir de me remettre en place quand on sera dehors. » Il refuse de voir une autre issue. Pas moyen qu'elle perde la vie à cause de lui. Pas moyen que l'histoire ne se répète ce soir. Alors il tente. Il lui rappelle qu'il a finit par refaire sa vie ailleurs après Maïa, difficilement mais il avait fini par y arriver. Il essaye alors de se détacher pour lui faire comprendre que cette fois ne sera pas différente. Foutaise. Si le sang venait à couler il ne s'en relèverait pas. Mais ça il ne peut pas le laisser paraître. Quand son père aborde alors ce mec qui lui a tiré dessus il voit où il veut en venir. Il a envie que son fils emprunte enfin la voie qui le mènerait droit en enfer. « Aleks, t'aurais jamais du venir, c'est exactement ce qu'il veut. Va-t-en! » L'intervention de sa petite amie, l'empêche de lancer une remarque sur la jubilation que son géniteur avait dû ressentir en s'attaquant à ce type, et c'était sans doute pour le mieux, évitant ainsi un nouveau coup. Arizona avait raison, elle était l'appât il le savait. « Je dois reconnaître qu'elle est futée. Mais Aleks ne va aller nulle part. » Le russe ne sait pas si son père veut juste s'en assurer avec ses actes, mais en le voyant retirer le cran de son revolver et le pointer sur le cran de la jeune femme il essaye d'oublier l'augmentation de son rythme cardiaque. Refusant de prêter attention à la peur qui était en train de le gagner peu à peu. Non au lieu de ça Aleks dégaine sa propre arme, la pointant sur son père. « Tu vas la laisser partir. » Les actions s'enchaînent puisque Vladmir pointe à son tour son arme sur le jeune dealer. « Baisse ton arme Vladimir. » Si son père semble ravi de voir son fils le défier, en ordonnant à son bras droit de ranger son arme il ne fait que confirmer ses pensées. Son père a besoin que son fils soit en vie. Pour autant, il ne semble pas vouloir laisser Arizona tranquille son arme toujours braqué sur elle. « Dis à ton gorille de foutre le camp maintenant. » Sans réaction, il choisit de tenter un coup de bluff, pointant sa propre arme sur sa tempe. « Ne soit pas stupide Alekskei. » Ça semble plus ou moins fonctionner puisqu'il prend tout de même soin avec un signe de tête de demander à Vladimir de sortir. « Si tu lui fais sauter le crâne j'en ferai de même à toi de me dire si cette fois ça en vaut le coup. » Il est direct, son ton est sec. Sa main ne tremble pas, laissant ainsi l'arme en place. Il le sait maintenant cette histoire finirait dans le sang.

Le russe il est pas sûr qu'il pourra continuer de cacher cette double vie. Pompier le jour. Dealer la nuit. Se perdant alors un peu plus chaque jour dans ses mensonges. Il a pris le truc depuis Santa Monica. Mais surtout depuis son histoire avec le lieutenant Murphy il est d'autant plus sur ses gardes. Guettant la moindre personne pouvant être suspecte dans les environs, où celle qu'il croiserait peut-être un peu trop alors qu'ils ne s'adressent pas pour autant la parole. Il n'a aucune envie de se faire coincer. Et depuis qu'il a commis ce crime envers son père il est toujours dans le doute. Doit-il prendre soin de regarder au-dessus de son épaule, où la mafia avait-elle toujours envie de le voir sur le trône? Enième échange entre pilules et billets. Persuadé que la personne face à lui ferait comme tous les autres, tourneraient les talons, se mettant en quête d'un lieu isolé, pressé de consommer rapidement, ce pour quoi ils étaient venus le trouver. Il ne s'attend pas à ce que ce type lui pose des questions, et encore moins sûr un autre client. Aleks, il aime pas ça. Il a déjà donné dans ce genre de situation et si la personne qui lui fait face fait partie de ses clients réguliers, il ne l'a pas assez vu, et surtout il ne connaît pas assez pour lui faire confiance. Pour lui révéler des informations importantes. Le poussant automatiquement vers la défensive. Se demandant pourquoi il se sentait légitime pour demander des infos sur ce gamin qui ne lui était pas inconnu. Comme tous ceux ou celles qui venaient le trouver il était complètement brisé. Cherchant à se débarrasser de ses démons l'espace d'un instant.

« s'il y avait possibilité de savoir depuis quand il consomme, aussi, je ne le vois pas ce soir mais il était là la veille, à quelle fréquence il vient, si possible. » Non mais là il juste l'impression d'halluciner. Aleks veut juste couper court à la conversation. Qu'il lui lâche les baskets, le laisse à son business, et qu'il s'occupe de ses propres affaires. « J'vois toujours pas en quoi ça te regarde. » Tout en appuyant son refus de dévoiler des informations à un parfait inconnu il jette des regards discrets dans les alentours, comme soucieux de voir débarquer la cavalerie. « c'est absolument sûr qu'il consomme, parce que je l'ai retrouvé hier dans un état pas possible, dans ce parc, et définitivement pas clair dans ses idées. l'alcool tout seul fait pas ça. » Il serait prêt à dire que c'était pas le premier à finir dans un tel dans ce parc, et qu'il ne serait certainement pas le dernier. « Pourtant y paraît que l'alcool fait des ravages. Mélangé à la dépression ça donne ton pote. » Il se fiche de foutre le doute ou non dans l'esprit de celui qui lui fait face C'est le cadet de ses soucis, il ne pense qu'à sa propre sécurité. Ce qu'il advient de ses clients, c'est pas son problème. « c'est un ami d'enfance, on a grandi ensemble, ma mère travaillait pour ses parents, et ensuite j'ai merdé et j'ai pas pris de nouvelles pendant un moment. mais maintenant je suis là, et j'ai besoin de savoir ce qu'il prend pour pouvoir le secouer si jamais il est dans la même situation. » C'est plus fort que lui, il ne peut s'empêcher de rire légèrement. Il avait déjà du mal à combattre ses propres démons sans en plus en rajouter une couche. « J'suis ni assistant social, ni psy. J'suis pas là pour régler tes soucis ni ceux des autres. » Non et même il s'en fout complètement. À lui de gérer ses remords. « je veux pas tout savoir sur tout le monde, juste sur lui. ce qu'il prend. » Il pourrait saluer sa détermination. Pas l'air prêt a accepté le refus du russe. « C'est ton pote non? Autant voir ça directement avec lui. » Ça faisait pas partie de ses attributions de balancer des infos comme ça. Et puis il est pas contre remuer le couteau, ayant bien compris le fond du problème. La distance qui avait pris place entre eux, et la raison pour laquelle c'était à lui qu'il posait des questions maintenant.

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Aleks tentait de faire de son mieux pour gérer la situation face à son paternel. Essayant de réfléchir à un moyen de faire sortir Arizona de là. Evitant alors qu'elle n'y laisse sa vie elle aussi. S'évertuant a chassé les images du passé, de Maïa. Il avait besoin d'avoir le contrôle. Lorsque son père appuie le canon de son revolver sur la tempe de l'Australienne, le dealer retient son souffle. Sa propre arme en main, il tente un coup de bluff en la braquant sur sa propre tempe. Son père avait besoin de lui, Arizona ne serait pas là dans le cas contraire. Geste qui semble fonctionner puisque son père semble quelque peu désorienter. « Tu ranges ton arme et tu dégages. Tu m'oublies. » Ses mots semblent avoir un nouvel effet, le regard de son père s'assombrit, sourire narquois sur les lèvres. « Qui te dit que je ne ferais pas un petit détour en Ecosse ? » Il voit bien où son géniteur veut en venir, qui il cherche à viser avec ses propos. Brice. Son frère, sa personne. Une des rares personnes à qui le jeune homme s'est attaché et surtout pour qui il serait prêt à tout. Les rôles semblent s'être inversés puisque cette fois, c'est Stanislav qui cherche à le provoquer. Il gagne puisque le canon de son revolver est de nouveau pointé sur son père. « Arizona bouge. » Première fois qu'il ose reposer les yeux sur sa compagne. Malgré ses yeux clos elle semble tétanisée par la situation. « Putin Arizona casse toi. » Son ton plus agressif semble être bénéfique, puisque sûrement inconsciemment elle se décale de son paternel, et de son arme. « Tu penses que ce boxeur pathétique arrivera à se défendre? » La réponse d'Aleks est instinctive, à l'instant où son père semble enfin accepter de baisser son arme. Il presse la détente. Une fois. Puis une seconde. Tout se passe si vite, et pourtant il a le temps de voir se sourire prendre place sur le visage de son père. Echec et mat. Alors que le mafieux s'écroule sur le sol, c'est cependant bien lui le gagnant. Il avait enfin réussi a amener son fils sur une pente glissante. Le début de sa chute. Les minutes qui s'écroulent semble durer des heures. Reprenant ses esprits, commençant à réaliser le crime commis, et ignorant le nombre de gorille présent il se dépêche de rejoindre sa compagne. « Faut qu'on dégage et vite. » Pas le temps de s'assurer de son état, ils pouvaient pas se permettre de rester sur place. Ignorant cependant qu'il n'y aurait pas de représailles, pour la simple et bonne raison qu'il s'agissait du dénouement voulu par le chef de famille. Espérant que le sang sur les mains de son fils finirait par le conduire droit vers son destin, à la place qui l'attendait. Embrassant alors enfin la cause.

terminé.

Alors qu'il envoie son message à Arizona en cette fin d'après-midi il s'en veut. Cela faisait maintenant des mois qu'il mentait à sa compagne. La mort de son père et leur déménagement en ville était supposé signer le début d'une ville, nouveau départ dans la légalité. Il avait essayé, mais rapidement le russe avait fini par reprendre les trafics. Deux téléphones, cachoteries en tout jours, il avait tout du mec à la double vie. Impossible de se confier sur cette rechute. Pas après ce qu'elle avait vécu par sa faute, pas alors que son père avait essayé de la tuer. Si son père avait toujours été un sujet tabou, sa mort n'avait fait qu'accentuer les choses. Pour le russe tous les moyens étaient bons pour oublier le sang qu'il avait sur les mains. Quant à la drogue, il se voyait mal aborder la reprise de son trafic alors qu'un rien suffirait à la faire chavirer. Pas vraiment sa faute, si son gars n'avait pas choppé la crève, il n'aurait pas eu besoin d'aller le remplacer. Il se conforte du mieux qu'il peut. Pas vraiment un mensonge, il bosse bien, seulement il ne se trouve pas à la caserne mais dans la rue, vendant du rêve à des camés. Quelques heures suffisent pour écouler son stock. Dans cette ville pourrie jusqu'à la moelle les acheteurs ne manquent pas, au contraire, bien plus facile qu'à Santa Monica. Lorsque Aleks passe le pas de la porte de l'appartement il ne s'attend pas à ce qu'Arizona soit toujours début. Non, il s'attendait plutôt à ce qu'elle soit déjà couchée. Suite à cette double journée il a juste envie de se détendre, il fait alors un détour par la cuisine pour se prendre une bière. Le regard qu'elle lui lance lorsqu'il arrive dans le salon lui fait comprendre une chose. Il était dans la merde. Il prend sur lui alors qu'il dépose son sac contenant ses affaires sur le sol. « Y a un truc qui va pas? » Il essaye de paraître détendu, et pourtant il le sait bien ce qui l'attend. Une véritable tornade. Il avait promis qu'il allait se ranger, arrêter les conneries. Arrêter de la mettre en danger. Quelques semaines à peine, voilà le temps qu'il avait tenu. Attiré par ses ténèbres tel un papillon vers la lumière. A croire qu'il ne valait pas mieux que son géniteur, incapable de rester dans le droit chemin. L'appât du gain, le pouvoir, le danger, il sait pas vraiment ce qui le pousse à continuer. Pourtant conscient que s'il continue ainsi il ne pourra pas rester innocent très longtemps. Qu'il est sur la pente et qu'un rien pourrait le faire chavirer définitivement. Bien trop dupe sur sa capacité à tourner la page rapidement.

Pour le russe y a pas grand monde qui compte, pas grand monde pour qui il serait prêt à tout. Brice en faisait partie. C'est d'ailleurs les menaces émises par son paternel au sujet de l'Écossais, qui mêlé à l'angoisse de le voir assigner un coup fatal à Arizona qu'il avait le passer le cap. Qu'il avait appuyé sur la détente. Si Arizona partageait sa vie, Brice était son double, sa moitié. Les années qu'ils avaient passées en colocation n'avaient fait que renforcer le lien entre eux. Pas besoin de mots, ils le savaient tous les deux. Ils avaient rien signé mais c'était tout comme. À la vie à la mort. La seule ombre au tableau ce sont les secrets qu'Aleks garde. Celui qui était supposé avoir retrouvé une vie posée, avait en fait replongé dans l'illégalité. Il n'avait pas tenu très longtemps après leur arrivée en ville. Lui aussi avait succombé à la noirceur d'Exeter. Ses tromperies lui permettaient de faire bonne figure, de croire que s'il le souhaite, il peut tout arrêter. Enième mensonge qu'il se raconte. Il veut croire qu'il n'est pas aussi pourri que son géniteur. Que le sang présent sur ses mains, n'a pas eu pour effet de l'enfoncer un peu plus chaque jour. Ce type qui était entré dans sa vie sans qu'il ne s'y attende était devenu un vrai frère. Au point qu'il ne s'imaginait pas ne plus pouvoir compter sur lui. Voilà pourquoi il s'était empressé de sauter sur l'occasion de cette soirée retrouvailles. Un moyen pour eux de passer du temps seul. Parfois le russe se dit que si il avait cette relation si fusionnelle avec une personne du sexe opposé ça pourrait lui causer des problèmes dans sa relation avec l'Australienne. Là c'était pas le cas. Au contraire, elle était même plutôt compréhensive dans leur besoin de se retrouver.

« j’peux aussi te les mettre sous le nez pour qu’tu vois par toi même si elles sont ramollies. » Une main sur le visage alors qu'il secoue la tête pour que finalement un rire ne s'échappe de ses lèvres. « Faudrait que je me crève les yeux après, et je t'en voudrais à mort parce que je pourrais plus matter Ari. » Toujours à se taquiner, tous les deux avaient toujours été sur la même longueur d'onde. Ils ne se prenaient pas la tête, il voulait juste savourer l'instant présent. « juste pour que tu m’regardes baiser. tu sais, histoires que tu prennes des cours. en plus j’te fais ça gratuit. si c’est pas d’l’amitié ça, j’m’appelle pas brice! » Brice était toujours égal à lui-même et c'était sans doute ce côté-là qui plaisait le plus à Aleks. Il était vrai, il était cash. Il se faisait pas chier à prendre des pincettes, toujours à dire ce qu'il pensait à l'instant t. « Laisse tomber tu mettrais dans une position délicate quand faudrait que je mente pour dire que tu tiens encore la route alors que t'es essoufflé en deux minutes. » Haussement d'épaules pour appuyer ses propos, alors qu'il reprend une gorgée de sa bière. Il aimait ça le russe le taquiner. Et puis ce soir il avait besoin de se changer les idées, penser à autre chose. Un retour à l'insouciance. « depuis quand j’les ramène chez elles? elles se démerdent, si elles ont réussies à venir jusqu’ici, elles peuvent très bien rentrer seules. » Il marquait un point, et Aleks aurait certainement beaucoup plus surpris d'apprendre que son pote avait joué les chevaliers servants. Là clairement dans une situation pareille il serait bon de l'emmener consulter, histoire de s'assurer qu'il était pas entrain de nous faire une attaque. « Elles peuvent déjà s'estimer heureuse que tu les chasses pas à coup de pied au cul c'est ça? » Encore une fois il plaisante, il l'emmerde. Il le connaît, il sait que les relations longues, sérieuse c'est pas son truc, ça peut se comprendre. Le russe aussi avait eu cette passe après Maïa, trop de souffrance. Mais Aleks ne peut s'empêcher de se demander si un jour la donne finira par changer.

« ouais ça va. disons que j’ai plus de contrats ici qu’en californie étonnement. c’est pas la folie mais c’est toujours mieux que la bas. » Un sujet plus sérieux. Le boulot. La boxe son pote il a ça dans le sang. Il avait bien vu que ça la rongeait à petit feu la lenteur des combats à Santa Monica, probablement lié a la crainte qu'il soit trop vieux. « Tu m'étonnes les gens qui avaient de combattre ça courait pas tant les rues que ça là-bas. » Parfois il se dit que cette ville est plus pour eux. Du moins toujours plus que ne l'était Santa Monica, et la Californie. Et ça même si ça avait eu pour conséquence de l'emmener sur la mauvaise pente. « puis j’ai trouver un nouveau moyen de me défouler quand j’me fais chier. c’est plutôt cool. » Alors qu'il boit une nouvelle gorgée de sa bière, son regard se pose sur son ami. « Un plan cul régulier, ou c'est un truc plus sérieux ? » Il se demande, et puis après tout, avec Brice c'était légitime de se poser ce genre de questions. « et toi? ta formation s’passe bien? c’est assez gérable? » Il était parfois compliqué de gérer ses deux activités, être surtout disponible pour celle qu'il cachait à ses proches, celle qui les mettait encore et toujours en danger. « C'est pas toujours facile, mais ça se passe bien. Et puis ça fait du bien de se sentir utile. » Il aimait ça venir en aide, sûrement un moyen de compenser avec son trafic qui en revanche ne faisait que détruire la vie de ses clients.

Aleks avait été surpris de recevoir l'invitation d'Azraël pour sa soirée de charité. Non pas parce qu'il n'était pas proche, mais qu'il avait appris qu'elle avait raccroché les hauts talons. Qu'elle avait rejoint les rangs de la mafia, suivant les pas de Lucifer. D'ailleurs ce dernier avait dû jubiler en apprenant la mort de son vieil ami. Sa surprise fut plus grande en apprenant qu'elle souhaitait voir Arizona participer au défilé. Avec leur relation en dents de scie. Quoi qu'il en soit, il ne pouvait que lui apporter son soutien. Encore plus avec la cause défendue. Il sait qu'elle lui tiendra à coeur. Le russe ne pouvait qu'apporter son soutien a sa compagne. Il était sûr qu'elle allait s'en tirer comme une cheffe lors du défilé. Et qu'importent les tensions présentent actuellement dû à la révélation au grand jour de ses activités illégales il était là pour elle. Toujours. Ils ressassent les derniers évènements alors qu'Azra annonce l'ouverture officielle du show. Dès qu'il avait remis les pieds dedans il avait su que les problèmes allaient surgir. Il finirait forcément par se trahir un jour. Aleks il avait besoin d'elle, Arizona avait fini par devenir son point d'ancrage dans ses ténèbres. Sa chute n'en serait que plus grande si elle venait à tourner définitivement les talons. Ce soir il a pris soin de mettre un costume. Même s'il était loin d'apprécier le côté pingouin, il avait pris soin de se prêter au jeu. Saisissant une coupe de champagne sur le plateau d'un serveur passant dans le coin, un sourire se glisse sur ses lippes quand Arizona se présente enfin. Aucune raison de douter, elle s'en sortait définitivement très bien. Alors qu'elle quitte la scène dans cette robe haute couture, le regard du jeune homme se fond dans la salle, se posant alors sur son acolyte de toujours. Brice. Leurs regards se croisent et ce dernier ne bouge pas. Ce qui devrait lui mettre la puce à l'oreille lui passe complètement au-dessus, c'est lui qui avance. « J'lui avais bien dis que ça servait à rien de stresser. » Au côté de son frère qu'il ne prend pas la peine de saluer c'était comme ça entre eux, pas de chichi. Ignorant que la bombe avait déjà éclaté. Ignorant qu'Arizona avait craché le morceau, que les mensonges n'en étaient plus. Le russe avait envie de croire que cette soirée lui permettrait d'être dans une bulle, de mettre les problèmes sur pause. Et pourtant. Il n'est pas prêt à découvrir les fissures dans leur amitié. Pas prêt à ce qu'il s'éloigne. Après tout ils étaient complémentaires tous les deux. C'était sa personne, son âme-soeur.

Aleks avait conscience qu’il ne pourrait pas continuer indéfiniment comme ça. Qu’il ne pourrait pas continuer à mentir sur ses activités nocturnes. Cette reprise du trafic qu’il n’avait eu aucun mal à remonter dans cette ville en proie aux ténèbres. Il s’en veut, en grande partie parce qu’il continue de mettre ses proches en danger. Il a conscience de jouer avec le feu. À croire que la mort de son père n’avait servi à rien. Elle ne lui assurait même pas la survie d’Arizona. De Brice. Celui qui croyait encore avoir une possibilité de faire marcher arrière allait devoir faire face à ses démons. Ses erreurs. Avant même qu’Arizona n’ouvre la bouche. Sa simple présence dans le salon à cette heure tardive suffit à ce qu’elle comprenne. Pourtant il espère. Se berçant de douces illusions, tentant de faire bonne figure face à sa compagne. Bien loin d’être détendu. Ses promesses n’étant plus que poussière. Cependant au vu du regard noir qu’elle lui lance il ne peut s’empêcher de lui poser la question. Petit espoir qu’il se soit passé autre chose. « Je vais pas tourner autour du pot, je pense que ça ne servirait à rien. » Balayée l’hypothèse. Plus d’issue pour lui. Il était désormais face aux murs. Se contentant de se pincer les lèvres dans un premier temps. Il le sait son esprit cherche une porte de sortie. Un moyen d’éviter la confrontation. Les problèmes à venir. « Tu étais où ce soir? Et sois honnête. Autrement, je me tire, et je me tire définitivement. » Un soupire s’échappe de ses lèvres alors qu’il s’avance vers la fenêtre pour y allumer une cigarette. Le russe la connaît. Elle serait bien capable de claquer la porte, disparaître. Ils avaient déjà essayé de couper les ponts. Un véritable échec. Première bouffée de nicotine. Les yeux braqués sur la rue. « Dans le centre. Je bossais bien, j'étais juste pas à la caserne. J'ai merdé, j'ai replongé. » Il prend pas la peine de donner plus de détails, elle comprendra très bien ce qu'il insinue. Il a du mal à savoir s'il s'en veut plus pour avoir été pris la main dans le sac, ou parce qu'il n'a pas su se tenir à l'écart de ce milieu. Cette sensation qu'il ne pourra jamais se défaire de cette spirale infernale. L'ombre de son père toujours présente. « Je sais je vaux pas mieux que lui. » Le sang qu'il avait sur les mains ne servait à rien. Aucune liberté retrouvée, il était toujours bel et bien piégé. Complètement paumé, incapable de quitter le chemin qu'il emprunte désormais. Retrouver enfin la raison. « Je saurais pas te dire pourquoi. Ni même comment je me suis retrouvé là. » L'argent? Il n'en avait plus vraiment besoin maintenant. Le pouvoir? Sûrement. Il se garde bien de lui dire qu'on s'attend toujours à ce qu'il accepte enfin son trône, reprenne les rênes. « Mais je t'apprends rien. T'as déjà découvert le pot-aux-roses. » Alors qu'un énième nuage de fumée s'échappe de ses lèvres il daigne enfin se tourner. Faisant ainsi face à son regard noir mêlant colère et déception. « Comment? » Il sait qu'il devrait plutôt s'excuser pour ses mensonges, cette double vie. Mais il avait besoin de savoir ce qui avait fini par le trahir.

Très rapidement les taquineries fusent entre les deux. Prémisse d'un bon début de soirée entre les deux compères. « ouais, bon, j’vais éviter de te dire que j’pourrais la mater à ta place, hein? » Un regard en coin vers son ami alors que ce dernier fini par rire avant de donner un coup d'épaule au russe. Son rire finit d'ailleurs par se joindre au sien. Il sait bien que l'Écossais plaisante, peut-être le seul envers qui il n'aurait aucun doute avec de tel propos. Encore plus quand on connaît leur passé à tous les trois, et les tensions qui avaient pu en découdre. Par chance aujourd'hui tout ça été derrière eux et il n'y avait plus aucune raison pour qu'ils se disputent à ce sujet. Tout simplement parce que la famille qu'ils étaient devenus était trop importante pour chacun d'entre eux pour risquer de tout foutre en l'air. Plutôt de bonne guère il se fait pas prier pour le chambrer, prenant d'ailleurs soin de faire une remarque sur son âge. « t’es un sacré petit enfoiré, toi. » Abordant un sourire victorieux il regarde son ami secouer la tête de droite à gauche. « Qu'est-ce que tu crois j'ai été à bonne école avec toi. » Ça avait toujours été comme ça entre eux, pas de raison que ça change maintenant ou un jour. Et puis malgré les remarques c'est toujours bon enfant. Plus sérieusement, Aleks serait ravi de vieillir comme son ami. Certes il n'approchait que de la quarantaine, mais certain on parfois l'impression de faire vingt ans de plus. Son entraînement et ses combats de boxe devait aider à ce qu'il garde la forme. Pas sûr qu'il en soit de même sans aucune activité physique. Les filles. Autre sujet de plaisanterie entre les deux. Et surtout le comportement de Brice envers elles. Ours mal léché fidèle à lui-même. Forcément une part du Russe aimerait qu'il trouve chaussure à son pied. Un vrai loup solitaire qui avait du mal a s'attacher. Un point que Aleks comprenait. Faire entrer quelqu'un dans sa vie, c'était prendre le risque de la perdre. Une leçon qu'il avait acquise à ses dépens. Merci papa. « ouais voila, exactement. elles savent où elles mettent les pieds, si elles viennent me voir, c’est qu’elles n’ont pas besoin de prince charmant. » Il est vrai que de cette façon il n'y avait pas erreur sur la marchandise, elles savaient clairement ce qui les attendait si elles se laissaient prendre dans les filets du boxeur. D'avoir le coeur brisé si elles venaient à s'amouracher du quarantenaire. « Ouais, et t'façon j'espère que tu les préviens que c'est moi qui ai la clef de ton petit coeur. » Regard en coin avant qu'un nouveau rire ne s'échappe de ses lèvres. Parfois il se demandait comment Arizona pouvait les supporter tous les deux.

Outre les histoires de fesses son ami, il préfère se concentrer sur son boulot, et les combats. Ce qui lui donnait envie de se lever le matin. Un simple constat. Santa Monica n'était pas pour eux. Si ce n'est le trio qu'ils formaient aujourd'hui cette ville ne leur avaient apporté rien de bon. « ah, ah très drôle. tu sais que ça arrive pas souvent ça. non, j’sais que ça va pas te plaire à toi et à ari, mais j’participe souvent aux combats de rues. » Le dealer fronce les sourcils alors qu'il termine sa bouteille de bière. Il aimerait lui faire la morale, surtout parce qu'il craint qu'il ne lui arrive quelque chose. Dans la rue tous les coups sont permis. Néanmoins il a conscience que c'est loin d'être légitime de sa part, pas alors que de son côté il continue les activités illégales. Se bourrant le crâne de mensonges et d'illusions. Devenu une pâle copie de lui-même depuis qu'il avait ouvert le feu. « Pourquoi? J'crois que tu le sais déjà, mais tu risques de faire planter là-dedans. » Ironique. Il se contente de faire taire cette voix qui lui murmure dans la tête. Mais pour lui il serait prêt à tout. Seulement il s'interroge sur les choses qui le pousse à agir ainsi, après tout il lui avait lui-même appris avoir plus de combats ici. « Tu sais que si tu rend ton dernier souffle, je trouverais le moyen de te faire la peau. » Il avait même pas envie d'envisager un monde où il ne serait plus là, et ça même s'il fait qu'il finira par avoir des ennuis. Que le ton montera entre eux quand son trafic éclatera au grand jour. Il est d'ailleurs envahi par la culpabilité quand ils abordent sa formation de pompier. « donc t’es vraiment bien dedans? tu penses vraiment y faire carrière? » Un bon moyen de contrebalancer avec sa carrière nocturne. De pour une fois venir en aide aux autres. Bien loin de la routine à laquelle il aurait pu faire face derrière un bureau, chaque intervention étant différente de la précédente. « Franchement oui ça se passe bien, et puis je vais pas me plaindre c'est aussi un bon moyen de garder la forme. Bon après niveau danger avec certaines interventions on y repassera mais je suppose que c'est toujours moins de soucis pour Ari. » Il avait conscience que Arizona s'était beaucoup trop inquiété pour lui à Santa Monica, encore plus lorsqu'il s'était fait tirer dessus. N'osant même pas imaginer dans quel état il allait la remettre quand elle découvrirait la vérité.

Cette conversation le russe l'avait tant redoutée. Secret qu'il aurait aimé enterrer en reprenant le contrôle de sa vie. Le fait est qu'il en était incapable. Complètement bloqué dans cette situation. Attiré encore et toujours vers ces ténèbres. Cherchant du courage à travers cette bière qu'il a entrain les mains. Puis avec cette cigarette qu'il allume. Un moyen de repousser un peu plus la confrontation. Le fait est qu'Arizona le met au pied du mur, le forçant à dire la vérité. Bien qu'adepte de la fuite il ne connait que trop bien l'Australienne que ce soir ce n'est pas le moment de jouer. Refusant de la perdre. Il sait que la voir tourner les talons causerait sa perte. Plus aucun retour en arrière possible après ça. Ne prêtant pas vraiment attention aux mots qu'il choisit, sachant pertinemment qu'il faudrait peu de chose à elle aussi pour renouer avec la poudre blanche. Encore plus avec toutes les épreuves qu'ils ont traversées. Ne pouvant par la même occasion s'empêcher de faire une remarque au sujet de son géniteur. « Justement, tu vaux bien mieux que lui. Honnêtement, je n'arrive pas à comprendre. Tu prétends ne pas vouloir devenir comme lui, et pourtant, tu fais tout pour? Et je ne parle pas de ce qu'il s'est passé la dernière fois qu'on l'a vu. C'était nécessaire » Nécessaire. Il ne peut s'empêcher de rire légèrement à l'entente de ce mot. Bien sûr elle avait raison, c'était sa vie où celle d'Arizona. Il n'avait pas eu besoin de longtemps avant de peser le pour et le contre. « Tu t'es pas demandé pourquoi on était toujours en vie? C'est le genre de trahison qui te vaut une balle de la tête, si ce n'est pire. » Trahison pour s'en prendre au chef de famille, au roi. « Nos valises n'étaient même pas défaites qu'ils savaient déjà où nous trouver. » Non il s'était juste fait avoir, plongeant juste tête baissée dans le piège de son père.

Il n'essaye même pas de chercher une excuse qui pourrait justifier ses actes, une action qui l'aurait poussée à agir de la sorte. Même lui avait du mal à comprendre comment il avait pu tomber si bas, ce qu'il y avait de si attrayant pour qu'il y retourne. Prendre le risque de tout perdre. A croire que prendre des risques inconsidérés lui plaisait. Au lieu de réfléchir à ce qui l'avait poussé dans cette direction. Les raisons qui l'avaient poussée à mentir continuellement, et sur son incapacité à faire demi-tour. Non il préfère se concentrer sur ce qui les avait amenés à avoir cette conversation aujourd'hui. Il voulait savoir comment elle avait fini par apprendre la reprise de son trafic. « Donc ce qui t'intéresses, c'est de savoir comment tu t'es fait attrapé? » Son regard enfin posé sur celle qui partageait sa vie, évitant le plus possible de plonger dans son regard ne supportant pas ce qu'il pouvait y lire. Simple hochement de tête en guise de réponse. « Visiblement, t'es moins prudent. Je sais bien que cette ville, c'est le temple du vice, mais delà à faire  ça en plein milieu des rues, je te pensais plus prudent. Je t'ai simplement vu en pleine action en allant chercher quelque chose à manger. » Cette ville avait ses défauts c'était certain, ils n'auraient probablement jamais dû poser les pieds ici. Puis il comprit. La précipitation de remplacer son revendeur. Voilà ce qui avait causé sa perte. Il avait toujours tant pris soin de protéger ses arrières. Erreur de débutant dans cette ville perdue. « Je le suis... Je l'étais. J'aurais pas du travailler ce soir. » Remplacement de dernière minute. Il avait pas pour habitude de trainer de le centre, non bien souvent ça se passait à côté de chez lui, dans le parc. Simple excuse. Se sentant égoïste en regrettant d'avoir agi, sans ça, Arizona serait encore dans le flou. Dans l'ignorance. « Y a rien ici. » N'excusant pas plus les choses, il la sait en lutte constante, non seulement il aurait été facile de faire le rapprochement pour elle si était tombé sur un quelconque sachet de drogue, mais en plus de ça, l'avoir entre ses mains l'autre peut-être ramenée vers ses démons. Il n'avait aucune envie d'être celui qui la ferait chuter.

Qu’importe les tensions dans son couple dû à la reprise de ses activités illégales, il ne se voyait pas autre part ce soir. Il ne pouvait que soutenir Arizona. Encore plus ce soir alors qu’elle était resplendissante. Il se voyait même pouvoir profiter de la soirée avec son meilleur pote. « t’as pas autre chose à faire? » Son cœur de serre à l’entente des mots prononcés par son ami. Il ne peut que comprendre ce qu’il sous entend. Et avec ce regard qu’il aborde il n’en faut pas plus au russe pour que les connections ne se fassent. « Arizona est venue te voir. » Il sait même pas pourquoi ça l’étonne. Tous les trois ils avaient toujours tout partagé. Ce n’était sûrement pas le genre d’information qui allait passer à la trappe. Non c’était celle qui impliquait d’avoir un jour ou l’autre une confrontation. Une explication. Il avait trahi sa famille, la seule qui comptait réellement aux yeux du russe. « Va falloir qu’on parle. » Pas vraiment l’endroit pour ça, surtout pas alors qu’il se trouve en terrain ennemie. Inévitable qu’il le veuille ou non. Il devait faire face à ses responsabilités.

Lorsqu’on parle du loup. Cet ange de la mort interrompt leur semblant de conversation. « Je peux te parler 2 minutes Aleks ? » Léger hochement de tête alors qu’il la suit. De toute façon il sait qu’il ne pourra rien tirer de plus de Brice, pas quand il a cette moue sur le visage. Et alors qu’ils s’éloignent Aleks ne peut s’empêcher de jeter un œil dans la direction de son meilleur ami. « Pourquoi il te branche ? Il te faudra plus qu’une robe pour creuser sa carapace. » Simple fait. Pas du genre à s’amouracher au premier regard. Non il en fallait beaucoup pour que le boxeur ne vienne à en laisser entrer quelqu’un sentimentalement parlant dans sa vie. « Déjà que tu m'as mis dans la merde en me promettant de ne pas replonger... » Son regard se porte à nouveau sur la jeune femme. Ce n’était définitivement plus un secret. « C’est la déception du jour. » Il se retient d’ajouter que ça lui ajoute un point commun avec l’australienne. Son regard toujours posé sur la femme un soupire s’échappe de ses lèvres. « Tu joues les anges gardien en plus de celui de la mort? T’y es pour rien, je suis à l’origine de sa tronche. » Il n’allait pas se plaindre qu’elle veuille le protéger, si elle était au courant il ne faudrait que peu de temps pour qu’il en soit de même pour son paternel.

« Et merde ! » Son regard suit la direction de la jeune femme. Lucifer. Il ne manquait plus que ça pour que la soirée soit parfaite. « J'espère que t'es prêt pour le show ! » Marquage de territoire, information sur la fin de son existence à venir? Il serait vite fixé. « Toujours. » Mot à peine glissé qu’Azra ne s’échappe. Son objectif pour intercepter le roi est un échec, manquant même de chuter sans l’intervention d’une âme charitable. Cette main qui ressert sur son épaule. Le regard fixe. « Ah mon garçon, toutes mes condoléances pour ton père. Il sera manqué. » Un petit rictus prend place sur les lippes du russe. « J’aimerais en dire autant. » Son aversion pour son paternel n’était un secret pour personne dans le milieu, et si l’homme qui lui faisait face avait eu vent de sa mort, il savait tout autant que son propre fils lui avait donné le coup de grâce. « J'espère que tu prends soin de toi, je ne voudrai pas que tu en viennes à connaitre la même fin que ton père. Cela nous désolerait. » Menace dissimulée alors que sa main est toujours posé sur son épaule. « Aux dernières nouvelles j’ai aucun fils à qui j’ai pourri la vie. Alors tu peux dormir tranquille. » Vie qu’il n’avait jamais désiré et qu’il ne souhaitait à personne. Piégé sans même sans rendre compte. Menace qui ne l’inquiétait guère. Que faire des propres risques qu’il pouvait prendre. Le karma. Karma pour avoir laissé une âme innocente se faire tuer. Pour le sang qu’il avait sur les mains. Arizona. Brice. Aucune barrière qu’il ne pourrait franchir pour s’assurer de leurs survies. « Nul doute qu’il aurait été jaloux de son vieil ami. Il aurait peut-être eu besoin de cours. » Remarque qu’il ne peut s’empêcher de faire au sujet de sa fille. Celle qu’il avait toujours considéré comme sa cousine. Ils semblaient avoir pris tous deux des chemins si opposés et pourtant. Seul le russe continuait de lutter bien que sa chute soit déjà bien entamée.

Le russe n'a pas besoin de ça, que ce client lui prenne le chou pour un quelconque pote qu'il aurait perdu de vue et pour qui il se ferait du souci. Des camés à problèmes ça manquait pas les rues. C'était même son gagne pain. Il a d'autre chose à fouetter, à commencer par sa double vie. Une porte de sortie. Trouver enfin le courage de mettre tout ça derrière lui. Fini les ténèbres. Alors les petits problèmes de conscience du rouquin lui passe au-dessus de la tête.« t'es complètement con? je viens de t'expliquer en intro, développement et conclusion en quoi ça me regardait. » Aleks arque un sourcil alors qu'il a le regard toujours posé ce gars accro au tramadol. Faut croire qu'il se foutait pas mal des conséquence à le chercher de la sorte. Dans un sens son courage l'épate. Ca pourrait même l'amuser s'il n'avait pas autre chose à foutre que de rester planter là. « J'crois que c'est toi qui comprends pas. J'en ai rien à foutre de tes remords. Tout comme je me branle des problèmes de ton pote. » Pour lui il était le seul à blâmer dans cette histoire, s'il ne trouvait pas le cran de faire comprendre à son pote que consommer la drogue c'était pas la meilleure solution pour régler ses problèmes c'est qu'ils n'étaient peut-être pas aussi proches que ça. Il trouvait d'ailleurs la situation plutôt risible puisque lui aussi venait se fournir. « je ne cherche pas une psy pour lui, mais quelle fucking drogues tu lui fais ingérer pour pouvoir te payer ta petite mercedes de merde, qui va bientôt avoir les pneus crevés. c'est ta faute, et tu ne vas pas perdre de l'argent si tu me dis comment je peux éviter qu'il meure de ça, donc ferme ta gueule et dis-moi. » Le russe ne peut s'empêcher de rire, surtout plus agacé qu'autre chose, en voyant le rouquin s'acharner. « J'partirais plus pour une challenger si t'as les moyens. » Sourire narquois sur les lèvres, il en a clairement rien à faire de continuer à le provoquer davantage. Il veut lui prendre la tête, il peut très bien en faire de même. Il n'allait pas se lâcher marcher sur les pieds par un vulgaire ado. « En revanche tu vas me faire le plaisir de détendre, ma patience à des limites. » Il voulait bien être conciliant, lui promet serait prêt à s'attaquer à la terre entière si on prenait pour cible Arizona ou Brice. Le fait qu'il avait déjà fait le pire pour eux. Il avait tué son propre père de sang froid.

L'amusement prend fin lorsqu'il ne semble pas vouloir comprendre lorsqu'il est supposé s'arrêter. Non il continue sur sa lancée. « si tu ne me dis rien, on n'en restera pas là, tu sais. les autres seraient super déçus d'apprendre qu'il y a du paracetamol dans ta merde et que ça m'a conduit à l'hôpital, par exemple, tes recettes pourraient drastiquement baisser. ça fait quelques temps que tu es là, mais clairement pas autant que moi. au bout du compte les dealers ont besoin de nous pour se financer leurs train de vie, mais vous oubliez vite combien on a la loyauté qui flanche facilement. en une semaine avec le bouche à oreille tu n'as plus personne, même si pour moi il ne s'est rien passé. » Son visage se durci encore un peu plus. Si quelques petits dealers prenaient plaisir à couper leurs marchandises ce n'était clairement pas le cas du russe. Bien au contraire. « ton choix, après. » Sourcils froncés il finit par le pointer du doigt. « Ok alors gamin t'as l'air clairement d'avoir besoin de ta dose. » Il savait que le manque pouvait vous faire agir de manière complètement stupide. Il en avait la preuve sous les yeux une fois de plus. Le russe n'avait jamais été très réceptifs envers les menaces, et ça n'allait certainement pas changer aujourd'hui. Il n'avait jamais cédé aux chantages de son père, hors de question de faire autrement. « Ta mère t'as pas appris que c'était le genre de parole qui pouvait t'être fatal. J'aurais pas de mal à te faire disparaitre. » Pas son genre d'éliminer les gens comme ça, il n'était pas son père, et ce dernier avait pris soin de lui rappeler dès que possible. Seulement son ton est sec, pas de doute possible sur une quelconque motivation pour lui faire rendre son dernier souffle. « Où ton pote, vu que tu semble plus te préoccuper de ses fesses que tes tiennes. » Les sentiments. Amitié, amour. Là était la faiblesse de chacun. Ça aussi il l'avait appris à ses dépens et de son géniteur. Leçons qu'il n'aurait jamais cru mettre en pratique un jour. Peut-être avait-il lui aussi bien changé, happé par la corruption de cette ville.

C'était la conversation que le Russe redouté depuis l'instant où il avait repris le trafic. Utilisant plus que de raison sa reconversion professionnelle comme bonne excuse. Aleks n'était pas dupe, les mensonges ne perdurent pas. Un jour où l'autre il faut faire face à la réalité, à ses actions, ses choix. Pourtant ça ne rend pas les choses plus simples. Ses promesses venaient simplement de disparaître. Le nuage de fumée s'évaporant enfin afin de laisser place à l'horrible vérité. Il ne cherche pas à nier, aucun intérêt là-dedans, cela ne ferait que repousser l'inévitable de quelques minutes à peine. Et à croire qu'il avait besoin de s'enfoncer un peu plus puisque le jeune homme aborde son père. Son crime. Le sang causant doucement mais sûrement sa descente aux enfers. Tentant alors de lui faire comprendre qu'ils étaient toujours en vie pour une bonne raison. Le bras de son père était au courant de la rencontre entre le père et le fils. La mise en danger volontaire de l'Australienne pour obtenir une réaction, pour que le piège se renferme enfin. Vulgaire mascarade à laquelle ils avaient pris part. Et s'ils respirent encore tous les deux, c'est que le plan n'a pas changé. On attend toujours de lui qu'il reprenne la place de son père. Qu'il monte sur ce trône qui n'a rien de doré. « Non, t'as raison, je n'y pense jamais. Tu veux peut-être que je te rappelle pourquoi on en est arrivé là? Il semblerait que quelqu'un n'ait pas écouté les conseils donnés, n'en ait fait qu'à sa tête, et nous ait mis dans la merde, comme un grand! » Il sert les dents. Sa première erreur. Ce foutu coup de téléphone pour se sauver les fesses. Parfois il regrette de ne pas s'être vidé complètement de son sang en pleine rue. Les problèmes se seraient évacués de la même manière. Le ton qui prend place entre eux n'annonce rien de bon pour la suite. Deux bombes prêtent à exploser. « Non c'est bon je sais très bien ce qui a causé tout ça, et qui est le véritable coupable pour ce que t'as subi. » Il n'était pas à l'origine des coups qu'elle avait reçus, mais c'était bel et bien par sa faute que son père avait agi. Ce qui l'avait poussé à agir lui aussi, protéger les siens. Ceux qui avaient réellement de l'importance pour lui. La famille qu'il s'était choisie. Aussi pourri son géniteur soit-il, vivre avec ça sur sa conscience n'était pas une mince affaire, bien au contraire.

Puis il a surtout besoin de savoir ce qui avait pu le trahir, l'amenant alors dans cette situation. N'ayant pas vraiment envie de se confondre en excuse, pas sûr qu'il en ait de valable. Lui-même avait du mal à comprendre comment il avait pu tomber si bas. Comment ce monde pouvait rester attrayant après tout ce qu'il avait vécu. Pas vraiment envie de donner une explication, ce qui ne ferait que rendre les choses encore un peu plus réelles. Non il se contente de lui promettre que rien ne se trouve ici. Ni drogue, ni arme. Il ne sait que trop bien par ses clients qu'il est si facile de rechuter. D'embrasser les ténèbres à nouveau. S'il avait fini par craquer dans cette sombre ville, il refusait qu'il en soit de même pour Arizona. Hors de question qu'en plus de tout ça, il soit à l'origine du retour de ses démons. « Il manquerait plus que ça! » Le silence qui prend place est des plus pesant. Jouant avec le briquet qu'il a entre les doigts, il ne peut s'empêcher de rallumer une cigarette. « Tu sais ce qui fait le plus mal? Tu donnes l'impression que t'en as rien à foutre Aleks. » Il se pince doucement les lèvres, tout en se pinçant la main derrière la nuque. Elle marquait un point, il ne savait pas trop comment prendre les choses. « Qu'est-ce que tu veux que je te dise, je suis complètement largué Arizona. » C'était pas rien de le dire il ne savait plus où il en était. Il a conscience qu'il doit faire marche arrière, rebrousser chemin avant qu'il ne soit trop tard, pourtant il ne fait rien. Aleks avait vu une brèche, et si était engouffré, pour au final se retrouver coincé. « Ça me fait pas plaisir de vous faire courir un risque. » Un part de lui sait qu'il n'a pas besoin d'avoir repris les activités illégales pour qu'ils soient en danger, son simple nom, héritage suffisait. Le vrai danger étant peut-être ce qu'il serait prêt à faire pour s'assurer de leurs survies.

Aleks n'avait désormais plus d'autre choix, il devait faire face à ses responsabilités. Assumer ses actes, les différentes décisions qu'il avait pu prendre. Il avait choisi de retourner dans le trafic, de continuer à risquer sa vie, mais celle de ses proches aussi. Pas le premier mauvais choix de sa vie, très certainement pas le dernier. D'ailleurs l'Australienne n'avait pas hésité a lui rappeler les raisons de leurs présences ici. Ses problèmes avec la justice, son appel a son paternel, le retour de ce dernier dans sa vie, et pour finir le meurtre. Rappel qui ne servait a rien, chaque instant restant ancré en lui. « Si t'en es conscient, pourquoi tu continues délibérément à nous faire prendre des risques? Ma vie, je m'en fous. Depuis longtemps. J'aurai dû crever sous les coups de mon père il y a belle lurette, mais la tienne, et celle de Brice, ça compte. » Tous semblables, n'accordant chacun que peu d'importance à leur propre existence, préférant de loin s'assurer de la survie des deux autres. « Parce que tu crois sincèrement que ta vie n'a pas d'importance? Non t'as raison j'ai juste buté mon père parce que c'est moi qu'il voulait liquider. » Non rien ne pourrait l'empêcher d'agir afin de la protéger, ni même pour l'empêcher de protéger son meilleur ami. « Si tu cherches à t'autoflageller pour ce qui s'est produit, tu peux arrêter tout de suite. Je pense que t'en as suffisamment bavé de ton côté, tu crois pas que tu pourrais te pardonner? » Il se pince alors doucement les lèvres, elle marquait un point. Cependant il ne pourrait jamais oublier, de son point de vue il ne pourrait jamais rien faire d'assez bien pour compenser ses actes. Rien ne pourrait racheter la mort de Maïa, et l'agression d'Arizona. Que pouvait-il dire? Pas sûr qu'il soit un jour capable d'accepter, de se pardonner enfin. « Peut-être pas suffisamment. » Il en faudrait encore beaucoup pour qu'il puisse envisager que ça suffit, que ça compense, qu'il peut passer à autre chose.

Au lieu de lui fournir de vraies raisons, de vraies excuses, il préfère lui affirmer qu'elle ne trouvera rien ici. Pas de drogue dans leur appartement. Qu'il soit incapable de rester loin des problèmes étaient une chose, qu'il entraîne sa petite-amie dans sa chute en était une autre. Elle en avait suffisamment bavé pour arrêter sa consommation. Il n'avait pas besoin de ça en plus sur sa conscience. Complètement paumé depuis la mort de son père, depuis qu'il avait pressé la détente. Cette horrible impression d'osciller entre deux mondes tel une âme en peine, égarée. « T'as certainement besoin d'être seul alors. Pour réfléchir. Comme ce que je te dis ne fait qu'entrer et sortir, je vais faire de même, jusqu'à ce que tu saches ce que tu veux Aleks. » Ses mots claquent une nouvelle fois, avalant difficilement sa salive, reportant difficilement son regard sur celle qui partage sa vie. « Nous fait pas ça. Me fait pas ça. J'ai besoin de toi. » La seule chose de bien dans sa vie, la seule qui vaille le coup. La seule pour qui il n'avait jamais eu de doute. Son point d'ancrage, refusant simplement de la perdre. Ce qui peut-être pourrait arriver de mieux à l'Australienne. « Tu sais où me trouver » Il avale difficilement sa salive alors qu'elle quitte finalement le salon pour rejoindre leur chambre. Son cœur rate un battement lorsqu'il la voit revenir avec un petit sac, incapable de bouger. « Arizona, reste. » Un murmure laissant place à un silence interminable. Silence brisé par cette porte qui claque. Énième fissure dans son monde qui commence doucement à s'écrouler sous le poids des conséquences.

terminé.

Le russe refuse de divulguer la moindre information. Ami ou non c'est pas à lui de lui faire de ses problèmes. Chacun son fardeau. Il était dealer pas psy. Qu'il veuille renouer avec son vieil ami c'était le cadet de ses soucis. Le ton monte rapidement, chacun campant sur ses positions. Les menaces n'ont jamais été efficace pour le russe, jamais l'effet escompté. Non il part dans les tours, se met lui aussi a le menacer, sans perdre une occasion de le piquer là où ça fait mal. Utilisant son ami pour lui aussi le faire monter en pression. Devenu l'ombre de lui-même. Il sait qu'il n'irait pas jusqu'à s'en prendre à la vie du rouquin, du moins il l'espère. Le russe n'est plus vraiment sûr de ses réactions en ce moment. « ok, désolé, je ne pensais pas que tu étais un connard à ce point, maintenant je le sais. » Un connard. C'était peut-être bien ce qu'il était devenu. Il n'aurait jamais pu croire mentir ouvertement à sa famille, retourner dans le trafic. À peine le temps de poser un regard intrigué sur le jeune homme que la situation prend un nouveau tourment. Tout se passe vite. Bousculade. Main dans la poche. Le voyant écraser les sachets de weed tomber sur le sol il voit rouge. Le temps d'échanger un regard noir que le gamin se met à courir. Le russe ne met pas longtemps avant de le suivre. Se mettre à courir aussi. Se faufilant à travers les gens, se foutant des sacs écrasés sur le sol. Ils étaient foutus de toute façon. Non ce qu'il veut c'est les boites qu'il a entre les mains. Bien au-delà de l'argent que ça représente il refuse qu'il s'en sorte comme ça, qu'il puisse penser pouvoir agir sans conséquence. Puis là c'est le drame. L'impact. Heurté de pleins fouet par cette voiture qui ne s'attendait pas à le voir surgir de la sorte. La foule s'arrête, la conductrice horrifiée sortant de la voiture. Au-delà de la colère qu'il éprouve envers celui qui a tenté de le voler, le russe s'avance. Accroupi. Examinant rapidement la situation, prenant soin de récupérer discrètement les petites boites pour les glisser dans sa poche. Hors de question qu'il ne lui cause plus de problème. « Bouge pas, et reste avec moi. » Ordre donné alors qu'il craint de le voir une nouvelle tenter quelque chose de stupide en le voyant au-dessus de lui. Une part de lui veut qu'il tourne les talons. Le laisse à son propre sort et à la foule qui s'agite autour d'eux. Impossible. Loin d'être une cause complètement perdue, il s'attèle à pratiquer les premiers secours, ce qu'il est capable de faire avant de dégainer son portable, joindre la caserne. Ses collègues. « C'est Aleks, y a eu un accident à la sortie du square de Bamford Edge. (...) Impact violant. Je l'ai sécurisé. (...) Je vous attends. » Il raccroche avant de reporter son attention sur le jeune homme, s'assurant qu'il est toujours bien éveillé. « J'ai l'impression que tu vas devoir me supporter encore un peu. » Il suffit de quelques minutes avant que la sirène ne se fasse entendre, que la cavalerie débarque. Qu'il ne le laisse entre de bonnes mains. Pour sûr ils n'en resteront pas là, mais il aurait tout le temps d'aller le rappeler à l'ordre. Lui rappeler son erreur. Celle qui a failli lui être fatal. La prochaine fois il n'aurait peut-être pas autant de chance.

terminé.

Foutu besoin de se rendre dans ce qg, pas la meilleure solution pour sortir définitivement des rangs de la mafia. Supposé être au travail, énième mensonge de la part du russe. Il a tout bonnement arrêté de compter, sur le chemin du retour il presse la pédale de l'accélérateur, la fin journée approche et il a juste envie de regagner son appartement. Après le tunnel le trajet sera encore un peu long. Perdu dans ses pensées il est surpris lorsque les lumières s'éteignent tout d'un coup. Aleks ralenti, la prudence est de mise. L'inévitable ne tarda pas à se produire. Crissement de pneu. Bruit de tôle froissée. L'accident avait fini par se produire. La voiture de devant s'enfonçant dans le coffre de celle la précédent. Le choc. Tête contre le volant. L'action force le pompier à couper le contact de sa voiture. Récupérant son portable branché sur la radio, il remarque la coupure de réseau, à défaut de pouvoir contacter les secours il pourrait toujours l'utiliser pour avoir un peu de lumière. Contournant son propre véhicule il fait tout de même attention aux alentours, n'ayant pas vraiment envie d'être lui aussi victime d'un accident. Jetant un oeil dans l'habitacle il finit par frapper à la fenêtre de la voiture enfin atteinte. Guettant le moindre mouvement. « Tout va bien? » La grimace accompagnant le visage qui se tourne vers lui le fait agir. « Je suis pompier. » Ouvrant la portière il tient à rassurer l'inconnu, sait-on jamais dans la pénombre on pourrait avoir tendance à ne voir que les monstres. Non il était là pour l'aider.